Le RFL attire l’attention sur les impacts dévastateurs de cette Réforme sur les femmes des Laurentides.
Le Réseau des femmes des Laurentides (RFL) représente 18 groupes de femmes de la région, dont la main d’œuvre est entièrement féminine. De ce nombre, 12 sont des organismes communautaires et comme la plupart des OBNL, ils sont majoritairement sous-financés. Par conséquent, les emplois y sont souvent précaires, les salaires peu élevés, le nombre d’heures de travail par semaine irrégulier, et plusieurs emplois sont à temps partiel. Et c’est sans compter la précarité des emplois qu’occupent les femmes dans d’autres secteurs comme le commerce de détails et l’alimentation.
Métro, boulot, marmots…
Selon les statistiques du Conseil du statut de la femme, encore aujourd’hui, les femmes assument la majeure partie des responsabilités familiales; le transport des enfants à la garderie, l’aide aux devoirs, la préparation des repas, les courses, l’entretien ménager, la gestion des rendez-vous médicaux et activités, etc. La plupart du temps, ce sont aussi elles qui prennent le rôle de « proches aidantes » auprès de parents vieillissants ou d’un membre de la famille qui est malade.
Essoufflement
Dans ce contexte, il est clair que la réforme de l’assurance-emploi aura des conséquences désastreuses pour les travailleuses. Accepter un emploi à 100 km de chez soi (donc à une heure de route) et assumer les frais d’essence ou de transport en commun, à un salaire moins élevé que le précédent (qui était probablement déjà insuffisant), en conjuguant toutes les responsabilités familiales et en tenant compte des heures d’ouverture des garderies, mènera les femmes (déjà épuisées) au bout de leur souffle.
Collectivement, posons-nous la question : combien d’heures est-il raisonnable d’envoyer nos enfants à la garderie? Encore une fois, ce sont les enfants qui en subiront les contrecoups.
«Entre choisir un emploi à temps partiel au salaire et aux conditions moindres et à une distance déraisonnable pour concilier famille et emploi, bien des femmes vont choisir de se retirer complètement du travail, aux dépens de leur autonomie économique actuelle et future», s’inquiètent les membres du RFL.
Précarité et vulnérabilité
Pour les femmes qui fréquentent les organismes communautaires, dont la plupart sont déjà dans une situation de précarité et de vulnérabilité, les impacts sont majeurs : davantage risquent de renoncer à quitter un conjoint violent afin d’éviter une plus grande pauvreté; le stress et l’insécurité reliés à ces situations affectent la santé mentale des femmes, des mamans, des proches aidantes, des travailleuses… Le cercle vicieux de la pauvreté continue de s’agrandir. En bout de piste, c’est toute la famille qui écope.