Depuis dix ans, je m’interroge sur le culte des apparences dans notre société. Ce n’est pas par hasard que je m’y suis intéressée. Enfant, j’ai moi-même souffert de troubles alimentaires. J’ai été malade comme tellement d’autres adolescents et adolescentes.

L’anorexie est une maladie mentale de plus en plus répandue. Si cette obsession est bel et bien un trouble psychopathologique, avec ses causes multiples et ses facteurs complexes, force est de constater qu’une certaine préoccupation excessive du poids est répandue au Québec.

Des études démontrent que 73 % des jeunes filles québécoises souhaitent perdre du poids, peu importe leur silhouette. Plus de 40 % des garçons de 13 à 16 ans ont déjà fait l’usage de suppléments dans le but d’augmenter leur poids. Trente-cinq pour cent des fillettes de 9 ans ont déjà tenté de maigrir. Le culte des apparences est tentaculaire et particulièrement insidieux, car il influence nos vies sans crier gare.

L’obsession du poids est le point de départ de cette quête qui prend tout son sens lorsque je rencontre des intervenants, des parents, des jeunes. Je suis toujours consternée de constater qu’il y a un énorme travail de sensibilisation à faire. Le pouvoir des médias sociaux est incroyable et renforce grandement ce culte auprès des nouvelles générations. Je pense qu’on ne doit pas banaliser le culte de la minceur et de la jeunesse dans notre société. Le problème majeur, c’est qu’on se confronte à un modèle unique vendu impitoyablement par l’industrie.

Mais d’où provient ce culte? Comment se développe-t-il? À travers mes conférences, j’essaie d’illustrer les causes de cette tare, et ce, depuis l’enfance. L’éducation et la culture que l’on transmet à nos enfants sont des facteurs fondamentaux à ne pas sous-estimer.

Le constat est flagrant. Mais que peut-on faire pour changer la donne et renverser le miroir? C’est la question à laquelle je tente de répondre. Après tout, à force de ne pas en revenir du miroir, n’oublie-t-on pas l’essentiel?

Pour en savoir plus : Lisez l’essai de Léa Clermont-Dion, La revanche des moches.