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Autonomie économique des femmes

Le décrochage scolaire chez les filles

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Joanne Bertrand • Vice-présidente au secrétariat et à la trésorerie, Fédération autonome de l’enseignement

 

Joanne Bertrand est vice-présidente de la Fédération autonome de l’enseignement et responsable du dossier de la condition des femmes depuis juin 2013. De 2007 à 2013, elle a été présidente du Syndicat de l’enseignement de la Seigneurie des Mille-Îles.

L’impact de la scolarisation

En 2012, la Fédération autonome de l’enseignement, en collaboration avec Relais-femmes, rend publique une étude exploratoire sur le décrochage scolaire des filles. À cette époque, le décrochage des filles est peu abordé dans l’espace public et quasi absent de l’espace médiatique.

Force a été de reconnaître que les raisons qui compromettent la scolarisation des filles sont également peu documentées et, par conséquent, peu prises en compte dans les plans de lutte au décrochage scolaire.

Ce que la recherche FAE-Relais-femmes a mis en lumière :

  • L’origine sociale demeure le premier facteur agissant sur la réussite scolaire des enfants.
  • Dès 1996, des chercheurs ont établi un lien de causalité entre la scolarité de la mère et celle de leurs enfants.
  • Dans le calcul de l’indice de défavorisation, le MELS tient compte du niveau de scolarité de la mère comme facteur d’influence principal de la réussite éducative des enfants.
  • Pour 77 % des décrocheuses rencontrées, leur mère n’a pas terminé ses études secondaires.
  • Les filles décrochent davantage pour des raisons personnelles telles que les difficultés familiales, une grossesse, etc.
  • Les résultats démontrent que les décrocheuses sont davantage soumises, au cours de leur vie, à une situation économique marquée par la précarité et la pauvreté ou par la dépendance.
  • La recherche indique aussi qu’il est plus difficile, pour une décrocheuse que pour un décrocheur, de faire un retour aux études.
  • Pour les filles, la présence d’enfants constitue autant une motivation qu’un obstacle à faire un retour aux études.

Les données régionales des Laurentides tendent à confirmer ces résultats de recherche.

  • Dans 4 des 5 commissions scolaires de la région, le taux de décrochage des filles est supérieur à la moyenne québécoise. Il y a urgence d’agir!
  • Les femmes de la région sont plus nombreuses à vivre sous le seuil de faible revenu.
  • L’écart de revenu entre les femmes et les hommes est l’un des plus élevés au Québec.
  • Seulement 31 % des femmes non diplômées occupent un emploi.

« La lutte contre le décrochage des filles s’avère primordiale pour accroître leur scolarisation et celle de leurs enfants, lutter contre la pauvreté et favoriser l’égalité des sexes. »

FAITS SAILLANTS

Beaucoup d’efforts ont été déployés pour contrer le décrochage scolaire des garçons, depuis plusieurs années.  On a d’ailleurs vu le retour aux études des garçons bondir.  Cependant, si ce sont encore les garçons qui décrochent le plus, ce sont les filles qui n’y reviennent pas. Selon les conclusions d’une recherche… selon la Fédération autonome de l’enseignement, la scolarisation des filles est la solution contre la pauvreté et les stéréotypes sexuels.

Les congressistes ont énuméré des façons de contrer le décrochage des filles :

  • Sensibiliser les médias et décideurs locaux au décrochage
  • Parler du sujet aux émissions radio et télé
  • Mettre en place des cours sur le budget
  • Faire une concertation au primaire-secondaire-collégial afin que les élèves puissent être informées dès le primaire sur ce que les programmes demandent en investissement (étude, travaux, stages non-rémunérés)
  • Sensibiliser les filles aux réalités sociales (facteur de multiplication ; chaque jeune peut sensibiliser ses amies)
  • Mentorat intergénérationnel (Support, documentation, conseil d’une enseignante à la retraite)
  • Encadrement dans la conciliation travail-études

Une mise en garde est faite : les actions ne doivent pas reposer sur le bénévolat; il doit y avoir une volonté politique pour prévenir le décrochage des filles.  Effectuer l’analyse différenciée selon les sexes et rétablir le recensement en version longue est primordial pour avoir les données justes et ainsi, intervenir de façon efficace.

DOCUMENT

Voici à votre disposition le fichier de présentation PowerPoint utilisé lors de l’atelier.

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